L’aménagement des combles et la surélévation, véritables leviers de sobriété foncière
La tension foncière constatée en milieu urbain, particulièrement en zones tendues avec une raréfaction des terrains disponibles a entraîné une hausse importante des prix et un report de la demande en périphérie des villes où le foncier est disponible à moindre coût. Maîtriser la consommation foncière et lutter contre l’artificialisation des sols constituent donc aujourd’hui une priorité.
La réponse à cet enjeu ne peut être l’arrêt de toute construction diffuse en zones tendues car les besoins en logements sont constants.
De même, la densification du bâti n’est pas l’apanage des immeubles de grande hauteur en milieu urbain. Le potentiel de surfaces habitables disponibles sous les toits permet en effet de concilier la maison individuelle comme logement préféré des Français et l’objectif de lutte contre l’artificialisation des sols.
La crise sanitaire et le développement du télétravail ont accentué ce besoin d’espace supplémentaire pour en faire un bureau, un espace de détente, une chambre pour enfant…
Par rapport aux autres possibilités d’agrandissement d’espace, telle que l’extension dans le prolongement de la maison (souvent coûteux et complexe) ou b le déménagement pour un logement plus grand (coût du foncier, stress lié au changement d’environnement et d’habitudes,), l’aménagement des combles est une solution vertueuse à double titre. Elle répond aux besoins individuels d’évolution du logement et à l’intérêt général de densification du bâti (augmentation la surface habitable sans consommation foncière).
De même, la surélévation est un autre type de densification urbaine en plein essor ces dernières années. Elle consiste à élever une maison ou sa toiture d’un ou plusieurs niveaux. Cela permet de gagner en surface d’habitation sans toucher à l’emprise au sol. L’avantage principal de cette pratique est donc de construire dans des zones déjà fortement urbanisées. De plus, elle permet de contourner la problématique de l’achat de terrain bâtissable en régions urbaines et périphériques qui est devenu rare.
Son caractère diffus, dû à une implantation sporadique et une verticalisation de la construction, rend facilement possible son intégration dans le paysage urbain sans le dénaturer.
Dans un immeuble collectif, La surélévation peut également permettre, par la création de valeur économique des nouveaux logements, de financer les travaux de rénovation énergétique de l’ensemble du bâtiment existant. On estime à 50% la réduction des consommations d’énergies des bâtiments existants ainsi réhabilités.
La rénovation et l’extension de surfaces habitables par l’ajout d’un toit en pente donnent un regain de qualité architecturale aux logements
collectifs ; ce qui contribue à améliorer le sentiment général de bien-être et de sécurité dans ces zones d’habitat dense. En outre, l’ajout d’un toit en pente permet une utilisation optimale des énergies renouvelables : solaire thermique ou photovoltaïque, lumière naturelle zénithale, récupération des eaux pluviales…


Avant

Après

Maison individuelle, Rennes (France)

Logements Newquay, St Malo (France)

La surélévation en pratique
Après avoir eu l’aval du bureau d’étude (étude murs / fondations / charpente si dépose non totale étude de descentes de charge de la nouvelle structure), un dossier de permis de construire (superficie supérieure à 20 m²) ou une déclaration de travaux (superficie inférieure à 20 m²) doivent être déposées. Si le total de la maison avec surélévation atteint 150 m², un architecte devra de plus superviser le chantier. Dans certaines communes, il peut être également nécessaire de déposer un permis de démolir.
La surélévation comprend plusieurs étapes :
• Dépose / déconstruction de la toiture existante :

- Perçage de la dalle (ancien sol des combles) pour l’insertion du futur escalier d’accès au nouvel étage,
- Ré-hausse des murs périphériques,
- Pose de la nouvelle toiture et de l’isolant :

• Pose de l’escalier,
• Aménagement intérieur.
